Rapport AEPL « L’Europe Autrement »
Published on 18/04/2018The document "Europe differently - the need to rebuild Europe"is the fruit of consultation with AEPL members over a period of almost two years. In it, they express their conceptions of the future of a European Union capable of meeting the challenges of today's world while respecting their own values.
CONTENTS
1) - The facts
2) - Rebuilding Europe: principles and values
2-a) Solidarity, democracy and transparency
2-b) A clearer project
2-c) A shared European identity
2-d) European sovereignty
3) - Means of action
3-a) Un « noyau dur »?
- Groups of volunteer states
- The euro zone as the first circle
- The end of unanimous voting
3-b) A budget to meet the challenges
- A budget for the euro zone
- Better-adapted programming
- New resources
3-c) The right institutions
- The European Parliament
- The European Council
- The European Commission
4) - Community policies to be developed
4-a) Common policies
4-b) A genuine economic policy
4-c) European defence
4-d) From enlargement to the reunification of Europe
4-e) A European response to migratory crises
4-f) A language policy
4-g) Education for European citizenship
4-h) A community of values and individual freedoms
5) - Conclusion: The European dream
"EUROPE DIFFERENTLY
DE LA NÉCESSITÉ DE REFONDER L’EUROPE
Preamble
The European Association of Free Thought (AEPL) aims to promote the European project, respect for the fundamental rights of citizens and the separation of religions and the State. It brings together in a European network covering more than twenty countries SS and FF motivated by European integration and sharing humanist values and principles of peace and progress.
The document "Europe differently - the need to rebuild Europe"is the fruit of almost two years of consultation with AEPL members. In it, they express their conceptions of the future of a European Union capable of meeting the challenges of today's world while respecting their own values. This text is a summary of the responses received to date. It covers the main issues raised by our members and presents a coherent whole.
Above all, this document is intended to be the fruit of reflection by grassroots citizens. In this sense, it is a project built from the bottom up and not the other way round, thus fulfilling the wish of European leaders, who frequently declare that they are listening to citizens.
Introduction
Comme de nombreux citoyens européens ou responsables politiques, les membres de l’Association Européenne de la Pensée Libre sont préoccupés par le risque de voir le projet européen menacé, voire échouer. Tout en soutenant avec conviction le principe de la construction européenne, nous constatons que l’UE telle qu’elle fonctionne aujourd’hui n’est plus en mesure de répondre aux inquiétudes des nombreux citoyens confrontés aux bouleversements du monde. Ces citoyens ont le sentiment que l’Europe est indifférente ou impuissante. Des partis fondés sur le rejet de l’Europe sont en train de s’implanter durablement dans le paysage politique de nombreux États membres. Si l’on veut éviter l’échec de l’UE, il faut impérativement lui donner un nouvel élan, le statu quo menant à terme au fiasco.
C’est pourquoi nous souhaitons proposer le projet d’une « Europe autrement » capable de relancer l’enthousiasme.
After a quick reportWe will be reiterating the need for a new foundation and a strong reaffirmation of our values. principles and values which, in our view, must form the basis of this new European Union.
We will then define the means of action to be implemented. These resources may concern the decision-making processes or the different levels of integration desired by the Member States. The scope for action of a reformed Union is closely conditioned by the level and nature of the budgetary resources allocated to it. This issue will also be addressed. Finally, we will address the question of European governance and therefore the organisation of the Community institutions.
Some of today's major challenges are on such a scale that they are beyond the scope of any single state and call for joint responses on a European scale. Several examples of policies of community interest will be presented. We will look successively at the economy, defence, the response to migratory crises, enlargement policies, the possibility of a language policy and education for European citizenship.
To conclude, a final section will be devoted to what could be the european dream for a movement like ours, committed to the values of solidarity, humanism and progress.
1) - The facts
Nos membres font le constat que le contexte du début de la construction européenne, (celui de la guerre froide et de l’essor de l’économie de rattrapage au sortir de la Deuxième Guerre mondiale) a radicalement changé. La mondialisation des échanges commerciaux, la financiarisation de l’économie ainsi que sa dérégulation, la révolution numérique et robotique, l’explosion des inégalités, la montée de l’intolérance religieuse, les guerres contre des organisations terroristes internationales (Daesh et autres), les conséquences alarmantes des activités humaines sur l’environnement et le climat, l’épuisement des réserves de matières premières non renouvelables forment aujourd’hui un contexte d’instabilité anxiogène pour beaucoup de citoyens européens.
D’autre part, jamais l’Europe n’a été frappée par autant de crises majeures de façon simultanée :
- market uncertainties since the systemic global economic and financial crisis of 2008
- specific eurozone crisis
- political crisis in Western democracies (success of populism)
- crises within the EU (unprecedented fractures: North-South, East-West, old-new, regional separatism, Brexit)
- instabilité géopolitique périphérique, crises et conflits armés aux frontières extérieures de l’Union européenne (Russie, Ukraine, Turquie, Proche-Orient…)
- crise de confiance avec l’allié traditionnel américain
- major refugee and migrant crisis.
L’absence de perspectives de solutions à court terme sur toutes ces questions, ainsi que la perte de repères due à la mondialisation, entretiennent des peurs qui conduisent de larges fractions de nos populations à se replier sur elles-mêmes et à se raccrocher aux repères historiques familiers. En Europe : le modèle de l’État–nation souverain avec le risque de dérive nationaliste, les religions avec le risque de l’intolérance, les identités supposées avec le risque du rejet de l’autre et du repli sur soi. Autant de risques de régressions qui menacent directement les fondements du projet européen.
2) - Rebuilding Europe: principles and values
2-a) Solidarity, democracy and transparency
Pour répondre à ces inquiétudes et à cette importante désaffection vis à vis de l’idée européenne, il faut donc repenser une Europe qui serait à la fois : plus démocratique, plus protectrice, plus solidaire, plus transparente, plus efficace et plus compréhensible.
Le respect des valeurs européennes, dont les libertés individuelles sont consignées aujourd’hui dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne[1], impose au projet de refondation d’être avant tout fidèle aux principes de dignité de l’individu, de liberté, d’égalité des droits, de solidarité et de liberté de pensée. Cela passe par une réaffirmation des valeurs de démocratie et de droits de l’homme[2].
Refounding will in some cases mean profound changes, in others improvements. In particular, this Europe will have to free itself from the excessive postulates of neo-liberalism, which have been so damaging. Stimulating competition will lead the European project to its demise if we forget along the way the necessary solidarity that must unite both States and peoples.
2-b) A clearer project
These principles and values should be able to commit all the States involved in the project to relaunch the European Union. These principles could be set out in a short text that could have constitutional status. This text would define the objectifs de l’Union and in particular the objective of creating a transnational entity through the agreed transfer of sovereignty, a text to be ratified, if necessary, after consultation of the citizens of the signatory states. The absence of a project clearly expressed at the outset by the Member States is a major handicap for the EU, fostering doubt and encouraging euroscepticism.
Un système institutionnel équilibré reconnaît des droits mais impose aussi des devoirs. Tout manquement d’un État aux règles communes ou aux valeurs démocratiques devrait pouvoir se traduire par des sanctions réellement appliquées. Pour respecter les principes d’un État de droit, il faudra maintenir les dispositions de l’article 2 du traité de Lisbonne sur les valeurs de l’Union[3]. En revanche, il conviendrait a) de compléter l’application de l’article 7 (qui prévoit que l’État membre qui ne respecte pas ces dispositions peut perdre son droit de vote au Conseil) par un article prévoyant l’amputation de certains fonds et financements en cas de violation de l’article 2, b) de remplacer la règle de l’unanimité par celle de la majorité qualifiée.[4]
2-c) A shared European identity
Ce qui nous rapproche en tant qu’Européens est plus important que ce qui nous sépare. Il existe maintenant, de droit, une citoyenneté européenne. Mais le plein exercice de cette citoyenneté nécessite de forger une identité européenne à côté de toutes les autres, qui se traduise par un sentiment d’appartenance avec ses droits et ses devoirs.
One of the essential conditions for spreading this sense of belonging is a better understanding of what Europe is. Getting to know it better means becoming aware of the eminent part played by the construction of Europe in recent decades in extending the freedoms, rights and advantages we enjoy today. It also means realising that all Europeans share a common history and heritage.
Le plein exercice de la citoyenneté passe aussi par l’information sur le fonctionnement institutionnel de l’Europe, d’une part, et de ses États membres, d’autre part. Aujourd’hui, ces questions sont essentiellement traitées par des médias nationaux et souvent à la rubrique «Monde», «Étranger» ou «International». Une actualité européenne bien informée, soutenue par une communication grand-public de la part des institutions, devrait avoir sa place en tant que telle pour symboliser non pas quelque chose d’étranger mais un espace partagé entre États membres au sein d’une même Union. Le rôle de médias développant une offre attractive (à l’image du succès de la chaîne de télévision franco-allemande Arte) permettrait à un plus grand nombre de se former à une culture européenne et de cultiver la fierté d’être européen.
Pour cela, il faut généraliser et afficher les symboles de l’Europe : le drapeau, l’hymne, la devise « Unis dans la diversité » et la journée de l’Europe le 9 mai célébrant le discours fondateur de Robert Schuman, date qui devrait pouvoir être fêtée, partout en Europe, par des évènements symboliques.
2-d) European sovereignty
In a largely globalised and interconnected world, we know that policies dealing with global issues can only be fully effective if they are dealt with at Community level. It will therefore be necessary to transfer certain exclusive powers from the Member States to the Community level. These transfers will have to be transparent and freely consented to by a majority of the Member States who decide to do so. A redefinition of competences will naturally be necessary in order to have the means to have, for example, a common defence associated with a common foreign policy.
Si la compétence pour préserver les quatre libertés dans l’Union européenne (liberté de circulation des citoyens, des biens, des services et des capitaux) doit être réservée aux institutions européennes, il faut cependant rester vigilant quant au maintien des compétences dévolues aux États membres. C’est pourquoi la question de la subsidiarité[5] is fundamental and deserves to be re-examined. The main criticism is that this principle of subsidiarity, enshrined in the Treaty on European Union (TEU) and as it operates in practice, has had the effect of absolving the intermediate levels of decision-making (national, regional, etc.) of any real European commitment. It is all too easy to wrongly accuse "Brussels" of dictating its rules to the Member States. If subsidiarity is to be fully embraced by all those involved in political action, it must correspond to a proposal to delegate powers to the European level that comes freely from the local level (from the bottom up) and not be imposed from the top.
In areas deemed to be of mixed competence (EU/States or EU/regions) by the European Court of Justice, institutional mechanisms involving national parliaments in decision-making could nevertheless be preserved. However, if federalist tendencies were to prevail, the notion of mixed competence would surely disappear.
In a context of global crises and threats, European citizens will be better protected by sovereignty on a European scale than they will be by national sovereignty. This is one of the major challenges of the necessary rebuilding of a different Europe.
3) - Means of action
3-a) Un « noyau dur » ?
The original plan was for the Member States to move forward together towards an "ever closer union". But the ups and downs of history, national votes and successive waves of enlargement to include states with varying motivations for integration have meant that the reality is one of cooperation and integration à la carte. Not all states have signed up to all the union programmes. There are already de facto "circles" with different perimeters (euro zone, Schengen area, Customs Union, European Economic Area, Police and Judicial Cooperation Area, etc.) which do not overlap with the perimeter formed by the 28 (27) EU Member States.
- Voluntary groups of states. C’est donc l’idée de « noyau dur » ou d’une Europe à géométrie variable qui semble à beaucoup la plus prometteuse pour redonner un nouvel élan à l’Union. Un groupe d’États membres volontaires[6] peut ainsi renforcer son degré d’intégration mais à la condition que les autres ne puissent lui opposer de blocage. Ces pays, convaincus que l’échelon européen n’est pas une limitation mais la condition même de leur souveraineté, pourraient aller vers plus de fédéralisme, tandis que les autres les rejoindraient à leur rythme et s’ils le souhaitent. Cela devra se faire sans que les autres États membres ne se considèrent comme laissés pour compte, les acquis communautaires existants leur restant acquis.
Parvenir à ce résultat marque un saut fédéral, même si l’UE n’est pas un État fédéral en formation au sens classique. Toutefois, il convient de noter que l’UE en possède déjà un certain nombre d’attributs importants, tels que la Banque centrale européenne (BCE), l’Euro, Schengen, l’Union bancaire, le Mécanisme européen de stabilité, la Cour des comptes européenne, les garde-frontières et garde-côtes, etc. Quant à l’approche consistant à passer d’emblée par un texte ayant valeur constitutionnelle, elle a peu de chances de réussite à court ou moyen terme, compte tenu des expériences récentes (l’échec du Traité constitutionnel de 2005) sauf modification des traités.
- The eurozone as the first circle. Beaucoup pensent que la zone euro, déjà fortement intégrée de par sa monnaie, pourrait constituer un des premiers « noyaux durs ». Il lui faudrait pour cela un budget propre, une coordination des politiques économiques et monétaires, ainsi que des procédures de solidarité financière et d’harmonisation fiscale, sous l’autorité d’un ministre responsable de l’Union économique et monétaire (UEM). Cela aurait notamment pour effet de pallier ses défauts de construction, d’améliorer son efficacité et de renforcer sa résilience aux crises. Un parlement de la zone euro pourrait voir le jour, composé de membres du Parlement Européen issus des pays formant ce « premier cercle ».
- The end of the unanimous vote. Dans une telle perspective, et pour éviter un blocage par des minorités, il est indispensable que les États membres volontaires qui accepteront pour être plus efficaces de respecter des règles plus contraignantes décident de poursuivre l’extension du champ du vote à la majorité qualifiée pour en finir avec le principe paralysant de l’unanimité. Il est en effet inefficace de devoir négocier comme aujourd’hui au prix de compromis boiteux qui comportent des exceptions pour obtenir une unanimité de façade. Et lorsqu’il s’agit de questions importantes de droit primaire de l’Union Européenne (nouveau traité ou modification de traité existant) un texte devrait pouvoir être adopté si les 4/5 des États membres l’ont approuvé, que ce soit sous forme parlementaire ou référendaire.
3-b) A budget that meets the challenges.
C’est un point essentiel : pour mener ces politiques, l’UE doit pouvoir disposer d’un budget adapté. Le budget actuel est très largement insuffisant (1 % du PIB, là où le budget fédéral des États-Unis est de l’ordre de 24 %) et il est trop dépendant des contributions des États, chaque fois remises en causes au prix de désolantes négociations. Le budget doit être considérablement augmenté (au départ au moins 5% à 10% du PIB de l’UE) pour assurer la crédibilité et la visibilité des actions menées par l’UE.
- A budget for the euro zone. Today, States outside the eurozone have the same power to take decisions on budgetary matters as States belonging to the eurozone. It would be logical for there to be one budget for the eurozone and another for all the Member States. The eurozone budget should pursue several objectives:
- provide incentives for Member States to carry out structural reforms
- financing investment in public goods
- ensure a form of solidarity in the event of an asymmetric shock
- give priority to policies with a social dimension
- act as a counter-cyclical instrument in the event of a severe recession in the eurozone.
- Better-adapted programming. The multi-annual planning of budget expenditure - which currently covers a seven-year period - should also be brought more into line with the five-year mandate of the Commission and the European Parliament. Greater flexibility between categories of expenditure and between years of programming would also be desirable and would make it possible to deal with new priorities imposed by current events, such as the management of migratory flows and the protection of external borders.
- New resources. A côté ou en remplacement des ressources actuelles liées à la TVA ainsi qu’au Produit intérieur brut (PIB) des États membres, ce budget devra nécessairement être renforcé par des ressources propres. Celles-ci pourraient par exemple provenir d’un pourcentage réduit de l’ensemble de la TVA intracommunautaire, d’un pourcentage de l’impôt sur les sociétés, de récupération d’impôts sur les géants du numérique pratiquant la défiscalisation, comme les GAFAT[7], de certains droits de douane aux frontières de l’UE (ce qui permettrait de lutter efficacement contre les pratiques de dumping ou de privilégier les échanges avec les pays les plus vertueux au niveau social ou environnemental), d’une taxe carbone européenne permettant d’orienter l’économie vers une moindre utilisation des énergies fossiles, d’une taxe sur les transactions financières concernant de façon solidaire l’ensemble des États membres de l’UE, voire une taxe sur les matières plastiques.
-Financing transfers and transparency. Il faudra également saisir l’opportunité offerte par le Brexit pour promouvoir davantage de solidarité entre les pays riches et les pays moins riches et en finir avec l’obsession des soldes nets donnant lieu à compensation. Avec ce nouveau budget de l’UE, il y aura aussi un devoir d’explication et de communication pour améliorer le lien avec le contribuable européen qui doit pouvoir connaître sa participation et contrôler en toute transparence l’utilisation de ces fonds et l’efficacité de leur emploi. Enfin, pour assurer le consentement à l’impôt, si nécessaire dans l’exercice démocratique, il convient d’améliorer encore le contrôle en toute transparence de l’utilisation des fonds européens et la qualité des résultats obtenus sous le contrôle de la Cour des comptes européenne.
Parallèlement, il pourrait être judicieux de donner une compétence supplémentaire à la BCE en la chargeant aussi de combattre le chômage, comme c’est le cas pour la Banque fédérale américaine, tout en approfondissant la coopération avec la Banque européenne d’investissement comme dans le cas des plans Juncker qui permettent un important effet de levier sur les fonds du budget communautaire.
In short, this new Community budget, finally equal to the challenges, would make it possible to support, extend and increase the resources for a revival of the European economy, while maintaining strict control and freeing ourselves from the dogma of budgetary austerity.
3-c) The new European governance: appropriate institutions
To apply these policies, the European Union needs institutions that are efficient, democratic and understandable to its citizens. A few simple rules can be laid down as a preamble:
When you're part of a club, you accept all the rules, not just those that favour you. A state cannot exempt itself from those it does not like, as is currently the case on a number of issues, the most blatant being the Euro and social policy.
Il sera nécessaire de clarifier le triangle institutionnel européen qui s’est complexifié par traités successifs, souvent au gré des marchandages entre États membres, et qui manque aujourd’hui de cohérence pour gouverner de façon efficace et démocratique. Puisqu’il faudra engager de nouvelles politiques communes, il faudra aussi tendre vers une fédéralisation des institutions, seul mode de gouvernance à même de favoriser l’émergence d’une véritable société politique européenne.
This is also why we need to reduce intergovernmental management as much as possible and move towards greater federalism in vital areas (see chapter 4). Only a reform of the institutions will enable the efficiency thus achieved to go hand in hand with all the guarantees of a more democratic system.
We need to revisit the separation of powers, principally between the legislative and executive branches, with the judiciary currently regulated by the Court of Justice of the European Union. The legislature should be based on a classic bicameral system (a chamber of citizens and a chamber of states) with redefined roles and powers for each chamber:
- The European Parliament : Il constitue le pilier démocratique de l’UE. Le Parlement européen, chambre des citoyens, devrait voir ses pouvoirs augmenter, mais surtout être réorganisé dans sa composition et son fonctionnement pour être plus représentatif des peuples et moins des structures partisanes nationales.
It seems essential that voters should be able to vote for European parties and not, as at present, for purely national parties. Each party will have a European programme and its own vision of the future of Europe, which will enable citizens to make a clear decision on European political issues. This vote should take place symbolically at the same time in all the countries concerned.
The European Parliament should legitimately have a role of parliamentary initiative. The powers it will have to exercise include budgetary and fiscal power over the Union's resources, and control of the executive over its expenditure and the implementation of its actions. As at present, it will have the power of censure and the power of confidence. It will have the power to appoint the President of the Commission and each of the Commissioners.
The European Parliament should be made one of the two sources of the EU's legislative programme, which means reviewing the current monopoly held by the European Commission in this area. As part of its extended powers, the European Parliament should also be able to give an upstream opinion on mandates to negotiate international agreements, particularly trade agreements, which are currently given to the Commission alone.
- The European Council The Council should eventually become the second chamber, that of the States. It could also be organised into sectoral councils, as is currently the case with the Councils of Ministers. As the Senate, it will have to co-decide with the Parliament, which implies defining a system of mediation in the event of disagreement.
In this Senate, all the States could have the same number of representatives, as is the case in the American federal system. This is one of the conditions for more complete integration. Votes would be taken by simple majority to avoid paralysis of decisions following the right of veto. However, it must lose its exclusive role as the driving force behind European policy.
- The European Commission : Elle représente le pouvoir exécutif. Elle devra agir en se fondant sur un programme législatif général adopté par les deux chambres. Elle devra être issue de majorités politiques et avoir le soutien des organes législatifs devant lesquels elle sera pleinement responsable. Selon les usages des démocraties parlementaires, le chef de cet exécutif sera le leader du parti ou de la coalition disposant d’une majorité au Parlement.
D’autres options font élire le président de la Commission par suffrage universel direct pour renforcer encore sa légitimité. Il représente alors le choix majoritaire des citoyens. Dans tous les cas, il devra conduire avec son gouvernement la politique pour laquelle il aura été élu. Il répond de sa politique devant le Parlement.
En tant que « chef de gouvernement », le président de la Commission devra pouvoir choisir lui-même ses commissaires qui ne seraient alors plus imposés par les États. Il pourra les choisir pour leur compétence, leur poids politique, pour leur engagement européen, leur probité, en respectant l’égalité femmes-hommes et l’équilibre entre les pays d’origine. Le collège des commissaires devra être réduit pour plus d’efficacité et de cohérence : les 28 (bientôt 27) commissaires actuels seront remplacés par un nombre plus réduit de vice-présidents aux pouvoirs élargis, ayant sous leur tutelle des «ministères» permettant de porter au pouvoir un personnel politique de qualité issu de l’ensemble de l’UE.
L’objectif est de transformer la Commission en une institution plus politique, plus démocratique, plus efficace et ne dépendant plus des marchandages au sommet dont sont coutumiers les 28 (27) État-membres. Cela conduira à une Europe qui fonctionne selon un système plus simple, aux pouvoirs mieux définis et équilibrés tel qu’il a fait ses preuves dans la plupart des démocraties européennes et dont les compétences et responsabilités seront bien connues de tous les citoyens.
4) - Community policies to be developed
4-a) New common policies
Pour redonner confiance aux citoyens, l’UE devra pouvoir mener, parallèlement aux politiques régaliennes qui seraient déjà devenues communautaires, un certain nombre de politiques dont les résultats pourront lui être attribués en toute transparence. Les citoyens européens doivent pouvoir associer clairement l’Europe à une amélioration concrète de leurs conditions d’existence.
This is the case in areas where a single State cannot reasonably hope to achieve satisfactory results. Only Community action can mobilise sufficiently powerful resources to be truly effective. To move towards ever closer union between Member States, we can draw up a list of areas of convergence where the Community level is already or would be the most relevant.
Les priorités retenues concernent un renforcement des compétences fédérales dans les domaines de la politique économique, fiscale et budgétaire, l’environnement et l’énergie, la politique sociale, la défense et la politique étrangère, des politiques de coordination de la police, du renseignement de la justice, la coordination et la coopération en matière d’asile et d’immigration. On peut en proposer ici une liste non exhaustive et non classée dans un ordre prioritaire :
Social and environmental
- Stimulus policies and the protection of European social models
- Policy to combat global warming
- Energy security policy
- Protection de l’environnement
- Quality agricultural production policy
Defence and security
- The fight against terrorism
- Fighting international crime
- Common defence policy
- Intelligence policy and cyber protection
- Fond d’intervention civile en cas de catastrophe
- Politique de surveillance aux frontières extérieures de l’UE
Migration and cooperation
- Responses to migration crises
- Politique de coopération et d’aide au développement
Economic and commercial policy
- A policy of massive investment in new technologies
- Commercial negotiating power against China, the USA, etc.
- Counterweight to the power of the global digital mega-corporations (GAFAT)
- The fight against tax havens
- Fair intra-European tax policy
- Building resilience to financial crises
Pour ce qui est de la justice, après le mandat d’arrêt européen, il y aurait lieu de renforcer Europol, de mettre en place Eurojust et un Parquet européen avec à sa tête un Procureur général européen. Le but étant de faire avancer la collaboration des autorités judiciaires des États membres dans la lutte contre la criminalité transfrontière, dont la fraude à la TVA. Dans un deuxième temps, il conviendra de prévoir une compétence pour créer des tribunaux européens.
We therefore need to move towards politicising the European Union in order to provide the means for effective action whose positive effects can be measured by citizens.
4-b) A genuine economic policy
The laudable aim of organising free and undistorted competition internally[8]cannot take the place of a single principle in a Europe that wants to maintain its position and influence on the world stage. Vigilant monitoring of internal economic competition, which prevents major European companies from holding a monopoly position, must not result in their being deprived of any chance of competing with the global giants.
Concevoir l’Europe autrement impose de rechercher les moyens à mettre en œuvre pour favoriser le développement des entreprises européennes afin de les rendre compétitives dans l’économie globalisée. Cela passe par une impulsion forte venant des institutions dans les différents domaines stratégiques : recherche et développement, investissements, soutien au secteur industriel, politique d’innovation, soutien aux pépinières d’entreprises (par ex. start-up), aux nouveaux métiers et nouveaux modes de production.
A significant increase in budgetary resources for incentives, direct funding and leverage effects would enable these objectives to be achieved in a federal spirit of solidarity.
Une stratégie européenne en matière économique se doit de respecter le double objectif de réussite : économique et sociale. C’est la recherche d’une économie dynamique et performante permettant une juste répartition des rémunérations entre investisseurs et salariés, dans le double but de fidéliser les investisseurs et de protéger les salariés.
The Europe of the future must be a policy of consultation, coordination, control, ethics and solidarity in the face of the technologies of the future (digital, neuroscience, biology, transhumanism, artificial intelligence, etc.) that will have a direct impact on our lives and our future. There is no question of erecting illusory customs barriers, but Europe must demand that imported products be ethically produced (no slavery, no child labour, humane conditions of employment in terms of working hours, safety and social protection). If these conditions are not met, then we should be able to apply a taxation mechanism on entry to the EU or refuse entry if necessary. These conditions should be validated by independent bodies (World Trade Organisation, etc.).
Concerning developing countriesThe European economy should also be able to direct investment towards innovative projects. While the principle of a sufficient level of aid to these countries should not be called into question, the process needs to be controlled. And to do this :
– Revoir les méthodes d’évaluation pour éviter la corruption et permettre une meilleure prise en compte des besoins réels des populations
- Establish closer collaboration and partnership with the countries receiving aid, which are often in the best position to understand their needs because of their local knowledge.
– Réactualiser les aides en fonction de l’évolution des priorités (changement climatique, intérêts géostratégiques, mise en place d’une véritable politique étrangère et d’une diplomatie dont l’aide au développement pourrait être un des instruments…)
Thus, while being open to the global economy, the EU must be able to exercise a degree of protectionism at its external borders and equip itself with the means for a genuine economic policy that guarantees its values and interests in global competition.
4-c) European defence
The need for a common defence was apparent from the outset of the European Union project. Blocked in 1954 by the refusal of the French Parliament, the idea of a European Community defence is now back on the agenda.
Alors que les menaces augmentent, l’Europe peine à régler ses questions de sécurité. Depuis la fin de la guerre froide, les Européens ne cessent de se désarmer et les efforts d’armement des États membres sont très inégalement répartis. Les Européens se sont habitués au parapluie que constitue l’OTAN financée à 75% par les États-Unis. Mais aujourd’hui, les États-Unis ont d’autres intérêts stratégiques, notamment en Asie–Pacifique. Quant au Royaume-Uni, il risque en se retirant d’affaiblir de façon significative le potentiel militaire de l’UE, même si des accords bilatéraux avec l’UE pourront prendre le relais. L’Europe se trouve aujourd’hui de plus en plus isolée. Une défense commune serait une composante essentielle pour une Union européenne qui se veut plus influente au niveau international car aujourd’hui, le soft power de l’UE ne suffit plus .
This new situation has rekindled interest in finding pooled resources and autonomous forces capable of ensuring the defence and security of the European Union. This concern for pooling also responds to public demand for greater efficiency in defence spending in Europe, at a time when the resources allocated to public spending are becoming ever smaller. Some have proposed the creation of a very large European defence fund. The idea has even been put forward of transferring almost all defence budgets, including their debt since they joined the eurozone, to a dedicated fund guaranteed by the Member States. Be that as it may, the answers to the financing questions are central to the feasibility of an integrated defence.
But the prerequisite for the development of a doctrine What is undeniably shared is the existence of a Europe that is more united politically, diplomatically, economically and fiscally, but also morally. The defence of Europe by Europeans and for Europeans seems to us to be a necessity, but there are still profound disagreements between Member States depending on their traditional position (neutral, Atlanticist or Europeanist). As with all issues where a vanguard of states should be able to proceed by enhanced cooperation, l’Europe de la défense devrait faire partie du noyau dur. On peut envisager que la France, de par son expérience et son potentiel militaire actuel puisse y prendre sa part de leadership, étroitement épaulée par l’Allemagne et bientôt renforcée par d’autres États partageant une même vision de la mutualisation des efforts de défense pilotés grâce à un état-major centralisé, qui existe déjà à l’état embryonnaire dans l’UE, à Bruxelles. Mais on peut aussi imaginer que l’Europe de la défense pourrait plus aisément recruter son premier « noyau dur » en regroupant des États moins peuplés et de tradition moins souverainiste, comme c’est le cas des États baltes ou du ceux du « Benelux ».
4-d) From enlargement to the reunification of Europe
Le principe d’élargissement s’inscrit dès le départ dans le projet européen. L’Europe s’est bâtie sur le refus des nationalismes et le dépassement des frontières, sa vocation étant de rassembler l’ensemble du continent autour du noyau des six pays fondateurs. La réunification de l’Europe reste l’objectif de tous ceux qui souhaitent sincèrement bâtir un espace de paix et de prospérité partagé par tous les Européens.
The Franco-Dutch "no" vote in the 2005 referendum on the European Constitutional Treaty was already largely motivated by the ill-prepared arrival in 2004 of 8 new countries from Central and Eastern Europe. This enlargement enabled these countries to really catch up economically. But after the beginnings of democratic normalisation, some of them ended up drifting towards authoritarianism and ultra-nationalism, questioning public freedoms and adopting a purely utilitarian relationship with the Union. Enlargement has been an economic success, but is proving to be a political failure that is undermining the cohesion of the EU.
Is it now necessary to integrate all the countries of the Western Balkans who have requested it[9] ? The problematic enlargement of 2004 shows that, even if they end up meeting the Copenhagen criteria[10], les pays candidats des Balkans ne sont pas prêts, comme ne le sont pas non plus les citoyens des États membres, alors qu’il s’agit de les convaincre de la nécessité de refonder l’Europe. Une solution transitoire pour ces pays candidats pourrait être leur participation, avec l’aide de l’UE, à un marché commun balkanique leur permettant d’abord de renouer entre eux des liens pacifiques, de bon voisinage et de confiance nécessaires. Il ne sera guère aisé de convaincre les Européens de l’utilité de telles adhésions, aussi longtemps que ces liens ne seront pas établis.
Similarly, it has become essential to reassure the citizens of Europe by definitively abandoning the accession process concerning the Turkey. This accession would be against the wishes of the people of Europe, and we must now have the clarity to recognise this and the courage to draw the consequences.
Europe urgently needs to deepen its integration first, avoiding any uncontrolled enlargement that could result in citizens rejecting the European project itself.
4-e) A European response to migratory crises
The influx of migrants and refugees due to the attractiveness of Europe, a rich and ageing continent, seen as an area of peace and prosperity with a long tradition of welcoming displaced populations, continues to represent a major factor of political destabilisation for the States of the European Union. This crisis has reawakened reflexes of nationalist withdrawal in Europe and encouraged the rise of populist and xenophobic forces that threaten the humanist values of solidarity that are the foundations of European integration. It is an illusion to think that Europe can protect itself with walls. Border wars, climate crises, poor governance, demographic imbalances and the lack of prospects in some of Europe's neighbouring regions will continue to attract people to Europe.
While we must safeguard our legitimate interests, we must also respect our obligations in terms of fundamental rights, in particular the right to asylum arising from international treaties relating to the victims of war, but also those due to displaced and threatened persons. In order to maintain the bond of solidarity that must prevail between Member States, it is imperative that we abandon the intergovernmental management of today's European Council in favour of an intergovernmental approach. community welcome and integration policy migrants and refugees. This policy must be accompanied by European diplomatic action to stabilise and contribute to restoring peace and security in the countries of origin.
Concernant la gestion par les États de l’entrée des réfugiés et des migrants dans l’espace européen, il est devenu évident que le système Dublin 3 ne fonctionne plus. Il n’est pas logique de laisser l’enregistrement, l’accueil et les charges de logement et d’intégration aux seuls pays d’entrée que sont le plus souvent la Grèce et l’Italie.
Il faut donc prévoir un mécanisme européen qui s’occupe de l’enregistrement des migrants, capable de distinguer entre réfugiés et migrants économiques, qui prenne en charge leur accueil dans des conditions dignes et se charge de leur répartition équitable dans les pays de l’Union. L’abandon des systèmes nationaux et la création d’ un Système d’asile européen est prévu dans le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE).
Au delà de son rôle symbolique, la création d’une frontière extérieure communautaire entre l’Europe et pays limitrophes est également nécessaire, accompagnée des moyens de la contrôler (renforcement de l’agence FRONTEX).
4-f) A language policy
La diversité des langues parlées en Europe est un fait incontournable. Si elle peut être considérée par certains comme un obstacle à l’intégration européenne, cette diversité peut tout autant se révéler une chance pour l’Europe. Beaucoup des principales langues d’échange parlées dans le monde sont déjà des langues parlées en Europe. C’est un atout essentiel pour l’Europe dans son rapport au monde.
Not all Europeans are destined to speak the same language one day, be it an adopted language like English, or an artificial language like Esperanto. Many European languages will continue to coexist for a long time to come. To enable dialogue and mutual understanding between Europeans, the spoken word, as well as the received word, will therefore have to be exchanged through languages. This is why it will be necessary for the younger generations, in addition to their mother tongue, to master at least two other European languages including English. This should be the subject of a proactive language policy at European level.
On pourrait conforter ce programme par une vaste politique d’échanges d’enseignants qui deviendraient autant d’ambassadeurs culturels à travers toute l’Europe. Au-delà de l’enseignement secondaire, il faudrait renforcer, là encore, le multilinguisme en favorisant et en finançant largement les séjours de tous les jeunes européens dans d’autres pays membres (un « Erasmus pour tous »…), en réservant des chaires universitaires à des professeurs d’autres pays, en multipliant les séminaires et colloques multilingues, en passant par la traduction de langue à langue plutôt que de recourir systématiquement à l’anglais, en soutenant les revues et ouvrages multilingues, en privilégiant partout la diffusion de films (documentaires, fictions, animations…) en version originale sous-titrée. En effet, toute langue étant le reflet d’une ou de plusieurs cultures, ces mesures permettraient de mieux se comprendre et d’unir davantage les États membres tout en maintenant la diversité de leurs cultures. Une inter-compréhension des citoyens à l’échelle de notre continent européen représenterait une grande avancée vers le partage d’un sentiment d’identité commune, et renforcerait les liens de solidarité entre tous les citoyens européens.
4-g) Education for European citizenship
Knowledge of our common European history should be part of a compulsory set of basic notions taught throughout their studies to all young Europeans. This should be taught in such a way as to ensure that diversity is presented without prejudice and without nationalist or religious ulterior motives.
A petition to the European Parliament was filed in 2017 under the title: " Petition in favour of citizenship education for secondary school pupils ». Son objectif est de favoriser le renforcement d’une citoyenneté supranationale fondée sur les droits et les devoirs partagés et non pas sur des sentiments identitaires excluants. Un programme permettant d’aider à «combattre les fanatismes et de favoriser le vivre ensemble, dans une société multiculturelle et diversifiée, comme l’est la société européenne» en se fondant sur plusieurs articles des traités fondateurs de l’Union européenne. De façon concrète, un élève du secondaire devrait acquérir une connaissance minimale des autres États membres et de ses concitoyens européens, une connaissance du fonctionnement des institutions de l’Union et de ses mécanismes de participation citoyenne, socle nécessaire pour un exercice sain de la démocratie.
This petition, which is to be submitted to the Council via the European Commission, is based on a European Parliament resolution which stresses that ". connaître et comprendre l’histoire et les valeurs communes de l’UE et de ses États membres est une clé pour la compréhension mutuelle, la coexistence pacifique, la tolérance et la solidarité, de même que comprendre les principes fondamentaux de l’Union européenne ".
4-h) A community of values and individual freedoms
We need to emphasise what brings us together, i.e. the values of the Charter of Fundamental Rights of the European Union and Art. 2 of the Treaty on European Union.[11] comme la dignité de l’individu, l’égalité, la liberté, la solidarité et la tolérance, nécessaires pour dépasser les clivages culturels, politiques, religieux, linguistiques ou ethniques. Ce sont les valeurs d’humanisme de l’Europe qui pourraient le mieux constituer un ciment de l’Europe du futur.
5) - Conclusion: the European dream
The idea behind the dream of a different Europe is also the idea that the challenges are not just economic or institutional, but above all human. Europe must be understood as a human communitywhose diversity is both an asset and a challenge. The promise of peace, freedom and prosperity must benefit everyone, thanks to a common goal of social progress fostered by the European framework. To achieve this, every citizen must be able to feel the benefits of a Europe that protects them by exercising their sovereignty more effectively, and to which they feel closer because it has been able to renew itself, democratise its operations and listen to its citizens.
The Europe of dreams would be :
- a Europe that guarantees freedom: all public freedoms, freedom of thought guaranteed by the strict neutrality of institutions with regard to religious dogma, freedom of expression, freedoms that are currently under attack in several Member States
- a Europe that is concerned with the equality of human beings: equal rights between genders, origins and sexual orientations. Although these rights are formally guaranteed by the EU Charter of Fundamental Rights, we know that there is still progress to be made in many Member States.
- a Europe of greater solidarity and humanity, a Europe concerned with the development of countries with which it has long-standing relations and which expect better conditions for cooperation
- a Europe that is more effective in its decision-making than it is today, while at the same time becoming more democratic, more transparent and more comprehensible
- a Europe where the pursuit of happiness, like the pursuit of quality of life, could become a fundamental right of every European citizen.
L’Union européenne doit être capable de faire la démonstration qu’elle apporte une véritable valeur ajoutée. C’est ainsi qu’elle pourra faire reculer le désamour dont elle est en partie victime aujourd’hui. Cette Europe nouvelle qui pourrait être proposée aux citoyens européens devrait être une Union d’États-nations ouverte au monde, avec un projet intellectuel et politique de long terme si l’on ne veut pas que nos sociétés se ferment au monde contemporain; un projet consistant à reconstruire un modèle politique, économique et social proprement européen conciliant la liberté, la solidarité, les valeurs porteuses d’identité commune, la protection et le pouvoir d’influence internationale. L’Europe ne pourra tenir son rang dans la concurrence mondiale que si elle reste fidèle à son projet garantissant la paix et le progrès humain. Alors une telle Europe, refondée par rapport à celle que nous connaissons aujourd’hui, aurait une valeur d’exemple dont le monde pourrait s’inspirer.
BRUSSELS, 25 March 2018
[1] The European Union's Charter of Fundamental Rights is a directly applicable binding legal instrument, whereas the Universal Declaration of Human Rights is (alas!) no more than a UN resolution.
[2] This essential question of Fundamental Rights will be addressed in a document devoted specifically to the subject, which will be published at a later date.
[3] Article 2 du Traité sur l’Union européenne : L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes.
[4] A qualified majority must be achieved by at least 55% of the Member States (i.e. a minimum of 16 States) and 65% of the population, or 72% of the States and 65% of the population when the Council does not act on a proposal from the Commission or the High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy.
[5] Art. 5 du TUE : La Communauté agit dans les limites des compétences qui lui sont conférées et des objectifs qui lui sont assignés par le présent Traité. Dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, la Communauté n’intervient, conformément au principe de subsidiarité, que si -et dans la mesure où- les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être réalisés de manière suffisante par les États membres et peuvent donc, en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée, être mieux réalisés au niveau communautaire. L’action de la Communauté n’excède pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs du présent Traité.
[6] At least 9 countries according to the European treaties.
[7] GAFAT: Google, Apple, Facebook, Amazon, Twitter
[8] Articles 105 and 106 (ex 85 and 86) of the Treaty on the Functioning of the European Union (TFEU)
[9] The Western Balkan countries that are official candidates are Montenegro, Serbia, the Former Yugoslav Republic of Macedonia (FYROM) and Albania. Bosnia-Herzegovina and Kosovo are potential candidate countries or have applied for membership.
[10] A country's accession to the European Union is subject to certain criteria defined at the Copenhagen European Council in 1993:
- The presence of stable institutions guaranteeing democracy, the rule of law, human rights and respect for and protection of minorities;
- A functioning market economy and the ability to cope with market forces and competitive pressure within the EU;
- The ability to assume the obligations of membership, including the capacity effectively to implement the rules, standards and policies forming the body of EU law (the acquis communautaire) and to embrace the objectives of political, economic and monetary union.
[11] L’article 2 dispose : «L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes.»