Sujet : Pour une Intelligence artificielle éthique.

Bruxelles, le 9 novembre 2019.

Madame la Présidente de la Commission Européenne,

Votre vision européenne de l’Intelligence Artificielle, donnant la primauté à l’éthique, a retenu toute l’attention de l’Association Européenne de la Pensée Libre (AEPL).

L’Association Européenne de la Pensée Libre est informée et consultée régulièrement par la Commission européenne dans le cadre du Dialogue, article 17 du traité de Lisbonne (TFUE). C’est dans ce contexte qu’elle a organisé, le 1er avril dernier, conjointement avec la Commission européenne une conférence sur l’Europe Autrement, avec le précieux concours de représentants du Centre Européen de Stratégie Politique (CESP). L’AEPL est reconnue comme une organisation non confessionnelle qui soutient le projet européen. C’est pourquoi elle est très intéressée, entre autres, par l’Intelligence Artificielle et les questions éthiques que celle-ci soulève.

Nous soutenons pleinement les objectifs décrits dans les « Ethics guidelines for trustworthy Artificial Intelligence” publiées au printemps suite aux travaux du groupe d’experts de haut niveau mis en place par la Commission Européenne.

Une publication récente dans Euronews nous inquiète et justifie que nous vous écrivions.
Un groupe d’intérêt, le Centre for « Data Innovation », émanation de  l’« Information Technology and Innovation Foundation (ITIF) Innovation » basée à Washington DC y développe la thèse suivante : « Europe will be left behind if it focuses on ethics and not keeping pace in AI development »

Ce n’est pas la première fois que le Center for « Data Innovation » communique sur ce thème, ce serait donc une campagne d’influence programmée.

L’AEPL considère que cet argument ne sert pas les intérêts des citoyens européens soucieux des valeurs éthiques qui leur sont propres, en particulier en ce qui concerne les droits de l’Homme. Votre vision et en particulier celle d’une « Ethics by Design » confirme une approche ex-ante permettant de fixer les objectifs éthiques avant la recherche et le développement technologique et non après lorsque les faits sont accomplis.

Dans le cadre législatif pour l’Intelligence Artificielle, l’Europe se doit de poursuivre ce qu’elle a accompli en matière de protection des données personnelles : être une conscience exemplaire pour le reste du monde.

L’AEPL a en son sein un groupe de travail qui réfléchit à l’éthique de l’intelligence artificielle. En attendant de vous faire part de notre contribution qui approfondira le rapport joint en annexe, nous sommes à votre disposition et à celle de vos services pour répondre aux questions que vous souhaiteriez nous poser.

Veuillez agréer, madame la Présidente, l’expression de notre haute considération.

Claude WACHTELAER, Président

Tony van der HAEGEN, Vice-président

Annexe : rapport AEPL – Union européenne, transition numérique, travail, emploi et nouvelles solidarités.